Anjouan : Mutsamudu vit dans la terreur

Les habitants d'Anjouan viennent de vivre une nouvelle nuit de terreur. Les tirs d'armes de guerre ont retenti toute la nuit. À Moroni, à la demande de l'Union africaine le gouvernement a repris les négociations, la société civile est là, mais l'opposition est absente.  
Pour la première fois depuis le début du mois d'octobre, la mouvance présidentielle a rouvert la porte des discussions. Cette rencontre entre le gouvernement la société civile et l'opposition a été initiée par l'Union africaine. Ramtane Lamamra, haut représentant de l'UA était venu aux Comores à la mi-septembre pour renouer le dialogue entre les dirigeants de l'archipel et leurs opposants. À peine partie, les accords signés ont volé en éclats. Cette tension a abouti aux affrontements qui ont lieu depuis le début de la semaine à Anjouan.


Des blessés évacués vers Mayotte

 

Difficile d'avoir un bilan précis sur le nombre de victimes. Le gouvernement tentant de minimiser les conséquences des affrontements et l'opposition désirant mettre de l'huile sur le feu. Des victimes de cette "guerre civile" ont été transportées en kwassa-kwassa vers l'île française de Mayotte. Reste la réalité à laquelle sont confrontés, cloîtrés derrière les portes et les fenêtres de leurs cases en béton les habitants de Mutsamudu. Encore une fois, cette nuit de mercredi à jeudi fut terrifiante. Ils n'ont pas fermé l'œil de la nuit, comme l'explique anonymement cet habitant : 


En direct de la Médina

 

" L'électricité est coupée dans la médina et les tirs fusent, c'est l'horreur absolue ! Apparemment, il va y avoir une coupure de courant ce soir et l'armée va lancer l'assaut. C'est la rumeur que l'on vient de me communiquer. La personne m'indique que si elle ne répond pas c est qu'il n a plus de courant. La haine risque de monter d'un cran au sein même de certains de ceux qui prônait la paix. Nous entrons dans une zone de turbulence, seul Dieu sait comment et qui s en sortira ".