Le plan du gouvernement pour améliorer le dialogue avec l'islam de France

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve lors d'une conférence de presse à Washington (Etats-Unis), le 19 février 2015 à Paris. (NICHOLAS KAMM / AFP)
Le gouvernement dévoile plusieurs mesures pour lutter contre la radicalisation et pour réorganiser le CFCM, mercredi 25 février.
Le gouvernement va lancer une grande consultation visant à réformer le Conseil français du culte musulman (CFCM), indique l'entourage du ministre de l'Intérieur et des Cultes Bernard Cazeneuve, mercredi 25 février. Censée représenter les musulmans de France, cette instance n'a jamais réussi à s'imposer vraiment depuis sa création en 2003.
 
Le CFCM intervient pourtant dans de nombreux domaines, dont la construction des mosquées, le marché des aliments halal, la formation de certains imams et dans le développement de représentations musulmanes dans les prisons et dans l'armée française. Francetv info revient sur les principales annonces du ministère.
 
Une nouvelle instance de dialogue d'ici l'été
 
Une nouvelle "instance de dialogue" sera avec l'islam "d'ici l'été", ajoute le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. "Elle se réunira deux fois par an autour du Premier ministre pour traiter de la formation des imams, de l'abattage rituel et de l'organisation du culte musulman", précise Bernard Cazeneuve.
 
Une réorganisation du CFCM
 
La composition du CFCM sera élargie et diversifiée, avec, par exemple, l'entrée de personnalités et de mosquées autonomes. "Il ne s'agit pas d'une reprise en main, l'Etat est seulement à l'initiative", précise l'entourage du ministère de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Les propositions sont attendues à l'occasion de la consultation prévue avant le ramadan, autour du 17 juin.
 
Des formations à l'université pour les imams
 
L'Etat va inciter les imams à suivre des formations civiques et civles dans les universités, qui leur ouvrira même des débouchés. "'Il y a six diplômes universitaires déjà en vigueur, la volonté de la ministre de l'Education nationale est de les porter à douze. Les aumôniers recrutés par l'Etat pour les prisons et les armées ne seront recrutés qu'à condition d'obtenir un diplôme."
 
Des établissements d'enseignement sous contrat
 
Le gouvernement veut aussi inciter plus d'établissements d'enseignement musulmans à être sous le régime du contrat avec l'Etat. Parallèlement, la trentaine d'écoles confessionnelles musulmanes hors contrats verront leurs contrôles renforcés.
 
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La promotion de la recherche sur l'islam
 
Il entend favoriser le développement de la recherche sur l'islam de France et développer un outil de promotion, d'où la relance d'un projet de fondation lancé en 2005 et resté lettre morte. "Il y aura des bourses d'étude pour permettre aux doctorants de travailler sur l'islam", ajouter Bernard Cazeneuve.
 
Une sécurité accrue des lieux musulmans
 
Le gouvernement s'est également engagé à renforcer la sécurité des lieux musulmans, autant d'actes islamophobes ayant été commis depuis les attentats de janvier que pendant toute l'année 2014. D'ores et déjà, un millier de lieux de culte musulmans bénéficient d'une protection et des fonds seront débloqués pour développer les éléments de sécurisation, comme la vidéosurveillance.