L'exposition des Tamarii volontaires inaugurée à Paris

George PAU-LANGEVIN, ministre des Outre-mer, et Béatrice CHANSIN, ministre de la Santé ont inauguré, jeudi, à la Délégation de la Polynésie française à Paris, l’exposition Tamari’i volontaires, les Tahitiens dans la Seconde Guerre mondiale.
Un remarquable et minutieux travail de mémoire qui permet notamment de rappeler qu’au moment où sont commémorés les 70 ans du débarquement des alliés en Normandie, de jeunes et courageux Polynésiens, tous volontaires, avaient eux aussi contribué de manière éclatante et héroïque à la libération de leur nation, la France.
Après avoir rappelé les faits d’armes de ces jeunes Polynésiens, Béatrice CHANSIN a dit toute l’émotion que suscite encore, et de manière unanime, soixante-dix ans après, leur sacrifice et le fait qu’ils se soient tous portés volontaires pour défendre la France : « Il y a quelque chose de puissant et d’émouvant dans cette démarche qui aujourd’hui encore interpelle. Comment comprendre que ces jeunes qui vivaient au paradis, car la Polynésie est un paradis, aient eu envie de traverser le monde pour venir se jeter dans l’enfer de la guerre ? Car ils étaient bien volontaires, rien ne les obligeait à s’engager. C’est pourquoi, en Polynésie, on les appelle les « Tamari’i volontaires », les enfants volontaires, avec un sens affectif, patriotique. Le goût du voyage, l’envie d’aventure n’expliquent pas tout. Ils étaient assurément portés par un idéal à leurs yeux bien plus important que leur propre existence. Ils étaient prêts à donner leur vie pour la Mère patrie, si lointaine, parfois si abstraite, et pourtant si chère à leurs yeux ».

« Pas d’avenir sans mémoire »

La ministre a, en outre, souligné : « Il n’y a pas d’avenir sans conscience du passé, il n’y a pas d’avenir sans mémoire. Ne l’oublions pas, la solidarité nationale qui nous lie et nous oblige, donne tout son sens à cette communauté de destin, à ce vouloir vivre ensemble ; elle plonge ses racines dans ce passé et se nourrit de cette mémoire ».
Un peu plus tôt, dans son mot d’accueil, Gérald HUIOUTU, chef du service de la Délégation de la Polynésie française à Paris, a indiqué que Jean-Christophe SHIGETOMI l’avait sollicité six mois auparavant pour organiser en avant-première cette exposition à la délégation et qu’il avait accepté d’emblée « parce que je connais le travail remarquable entrepris depuis plusieurs années par Jean-Christophe et son association de mémoire pour que les sacrifices de nos aînés ne soient pas oubliés ». Et surtout parce qu’il lui semblait important de « rappeler aux Français de l’Hexagone l’histoire de ces Polynésiens qui, en 1940 ont quitté leur île lointaine, traversé les océans et les continents, pour poursuivre la lutte aux côtés des Anglais et de la France libre ».
Jean-Christophe SHIGETOMI a rappelé que, par deux fois, les Etablissements français de l’Océanie étaient venus au secours de la France, en 1916 dans les rangs du bataillon mixte de marche du Pacifique et en 1940 avec la France libre : « le travail de mémoire que j’ai entrepris ces dernières années leur est dédié, afin que vivent, je dirais même plus, survivent leur histoire et leur épopée, souvent méconnue de nos contemporains ».

Des destins extraordinaires

Son exposition a pu voir le jour grâce aux dons ou prêts de photos inédites issues de fonds familiaux et aux illustrations de Jean-Louis SAQUET, tirées du livre Tamari’i  volontaires, les Tahitiens dans la Seconde Guerre mondiale à paraître. « Ce travail de mémoire a débuté il y a maintenant plusieurs années. C’est une aventure humaine palpitante que de repartir dans son histoire, de retrouver tous ces noms qui nous sont aujourd’hui si familiers mais aussi de découvrir les destins extraordinaires d’hommes qui sont restés anonymes », a-t-il souligné.
Jean-Christophe SHIGETOMI a aussi déclaré que cette première exposition, qui se tient à Paris jusqu’au 26 juin, sera suivie d’une seconde qui ouvrira ses portes en juillet au Musée de Tahiti et des  îles. La ministre des Outre-mer va, pour sa part, étudier la possibilité de transférer cette exposition rue Oudinot cet été, à l’occasion de la commémoration du débarquement en Provence le 15 août 1944.

Source gouvernement de Polynésie