Le Heiva, c'est dans un mois!

133 ans après le premier Tiurai, le Heiva i Tahiti aura lieu du 03 au 26 juillet 2014. Cette année, 14 groupes de chants et autant de danses. Mais le Heiva ce sont aussi: sports traditionnels, courses de va'a dans la rade de papeete, marche sur le feu et le nouveau spectacle de O Tahiti e à Paea!

Concours de chants et danses: du silence à la lumière de la scène

Il faudra attendre le XXème siècle et notamment l’année 1956 pour que Madeleine Moua et sa troupe « Heiva » révolutionnent l’image du Tiurai en posant les bases du « Ori Tahiti » (danse tahitienne). A partir de 1961, la création de l’aéroport de Faa’a, la mondialisation grandissante et le développement du tourisme vont permettre aux troupes de danser plus régulièrement, voire même de se produire sur des scènes internationales.
C’est en 1985 que le Tiurai perd son nom d’origine pour souligner l’accession du territoire à l’autonomie : il est rebaptisé « Heiva i Tahiti ».
Le Heiva i Tahiti aujourd’hui égraine ses leçons et ses créations, tant en Polynésie que dans le monde. Le ‘ori Tahiti attire à lui des milliers de passionnés en quête de cette expression fascinante de notre culture et loin de détourner de la Polynésie les adeptes de cet art, il en fait le cœur battant et vivant, l’âme essentielle de la danse et de la culture polynésiennes.

Les concours de chants et danses.

Du 03 au 12 juillet : soirées de concours
Jeudi 17 juillet : soirée de remise des prix
Samedi 19 juillet : soirée des lauréats
Cette nouvelle édition regroupe 14 groupes de danse et autant de groupes de chants, qui s’affronteront amicalement sur l’aire de spectacle de To’ata. Ces groupes sont inscrits dans les catégories suivantes :
Danse: Hura ava tau : 5 groupes et Hura tau : 9 groupes
Chant: Tarava Tahiti : 7 groupes, Tarava Raromatai : 4 groupes et Tarava Tuhaa pae : 3 groupes
Le concours de danse traditionnelle est organisé en deux catégories, « Hura Ava Tau » (amateurs) et « Hura Tau » (professionnels), pour les groupes qui ont déjà gagné un 1er prix en amateur.
Plusieurs concours coexistent en danse : meilleur groupe bien sûr, mais aussi meilleur orchestre patrimoine et traditionnel, meilleure danseuse, meilleur danseur, meilleur costume végétal, meilleur auteur…
En tout, 28 prix sont attribués pour cette seule catégorie, pour un montant de plus de 4 570 000 XPF.
Pour cette nouvelle édition, ce sont au total 14 groupes de danses dont 9 professionnels qui s’affronteront.
Le concours de chant traditionnel est divisé en trois catégories (Tarava Tahiti, Tarava Raromatai et Tarava Tuhaa Pae). Chacune a les particularités d’une région de la Polynésie. Les autres chants imposés sont le himene ru’au et le ‘ute paripari. Le ‘ute ‘arearea est quant à lui facultatif.
Les groupes de chants sont composés au minimum de 60 personnes. Les costumes sont également règlementés, et la prestation ne doit pas durer plus de 25 mn. Les différents chants font l’objet de plusieurs récompenses – 23 en tout -, y compris le meilleur auteur, meilleur compositeur, etc., pour un total de plus de 2 900 000 XPF.
Cette année, 14 groupes de chant sont en compétition.


11 au 26 juillet 2014
Depuis 2006, le Heiva i Tahiti est également le théâtre du « Heiva Tu’aro Ma’ohi ». Les concours de sports traditionnels illustrent l’adresse, la force, l’endurance et l’habileté des Polynésiens dans de nombreuses disciplines. Ces épreuves impressionnantes suscitent l’admiration du public, très nombreux à les suivre.
 
Les athlètes, venus de presque tous les archipels, s’affrontent dans diverses disciplines pour lesquelles ils se sont entraînés une partie de l’année : Grimper de cocotier, lever de pierre, lancer de javelot, décorticage de coco, coprah, courses de porteurs de fruits, de pirogues à voiles traditionnelles, se succèdent sur trois sites différents et font découvrir au public les traditions polynésiennes parmi  les plus authentiques et les plus spectaculaires.
L’épreuve de lever de pierre dite « Amora’a Ofai » consiste à soulever une pierre le plus rapidement possible, depuis le sol jusqu’à l’épaule, et à la stabiliser, en position debout et en équilibre, une seule main au contact de la pierre, pendant un certain temps. Elle est ouverte aux hommes et aux femmes. Le poids de la pierre varie de 65 à 150 kg selon la catégorie et le poids de l’athlète.
L’épreuve de lancer de javelot consiste, depuis une zone de pas de tir définie, à viser et toucher une cible plantée sur un mât d’une hauteur déterminée, le plus grand nombre de fois possible, au moyen de javelots. Elle est ouverte aux hommes et aux femmes ; les concours se déroulent sur 8 séries de jets consécutives d’une durée de 7 minutes chacune. La cible est une noix de coco plantée sur un mât de 9,50 mètres de hauteur divisée en zone de points. Il existe deux types d’épreuves : le concours individuel : « PATIA FA » et  le concours par équipes : « PATIA AI ».
L’épreuve de préparation du coprah dite « Pa’aro Ha’ari » consiste à ouvrir, en un minimum de temps, des noix de cocos entières, à en extraire entièrement la pulpe, à la stocker dans le sac prévu à cet effet et à nettoyer l’espace de travail du ou des concurrents. Elle est ouverte aux hommes et aux femmes. C’est un concours de vitesse : la réussite de l’épreuve est jugée sur la vitesse d’exécution. Il existe trois catégories d’épreuves : le concours individuel hommes : 50 noix, le concours par équipes hommes 2 à 3 hommes : 150 noix et le concours par équipes femmes : 100 noix.
La course de porteurs de fruits consiste à transporter une charge de produits  agricoles (fruits ou tubercules, « ma’a hotu o te fenua) d’un poids déterminé, sur un parcours défini par le jury d’une distance approximative de 1 000 à 1 300 mètres pour les hommes. Il est ouvert aux femmes sur une distance de 800 à 1 100 mètres. L’utilisation de filets en fibre végétale est autorisée, celle de paniers (« oini », panier « paeore ») interdite, au même titre que les matières synthétiques (caoutchouc…) et métalliques (clous…). Les charges doivent être arrimées aux extrémités du levier qui  est obligatoirement en matière végétale (bois ou bambou) ; il doit mesurer entre 120 et 150 centimètres de long et présenter un diamètre inférieur à 15 centimètres.
Il existe six types de course selon la catégorie et l’âge, avec des poids allant de 15 à 510 kg, sans oublier la course aux flambeaux et la course de relais.
Les régates de Va’a Taie consistent à naviguer en utilisant seulement le vent, l’eau  et une seule pagaie de gouvernail comme modes de propulsion. La participation aux régates course est ouverte à tous participants possédant un va’a taie de fabrication traditionnelle. 
 
 
 
 
Le programme des courses
 Courses en lagon : Heiva mata’e’inaa
 Vendredi 27 juin 2014 :
V3 et V6, départ de la première course à 8h, rade de Papeete
Samedi 28 juin 2014 :
V1 et V16, départ de la première course à 8h, rade de Papeete
Jeudi 03 juillet 2014: Courses en haute mer (chenal entre Tahiti et Moorea) : Heiva va’a
Pesée des va’a dès 8h00 place To’ata
Vendredi 04 juillet 2014 :
Vahine & Taurea – V6 Marathon (To’ata–Tahara’a–To’ata)
Samedi 05 juillet 2014 :
Tane toa – V6 relais (Tour de Moorea, départ de To’ata)
Lundi 14 juillet 2014 :
Super Tauati – Memorial Edouard Maamaatua.
Type de courses : Tauati 16 (V16)
Départ course Va’a Toru Tauati    12h30              Minimes / Benjamins
Départ course Super Tauati V16   13H00             Dames
Départ course Super Tauati V16   14H00             Hommes

Mercredi 02 juillet à 18h00 Au Mahana park.
Raymond Teeriierooiterai Graffe suit tout un rituel de préparation en amont de cette cérémonie. La date est choisie avec soin et la fosse préparée quelques jours auparavant. Le jour dit, le four est allumé tôt le matin pour que les pierres soient à bonne température à 18h00. La température au fond du four avoisine alors les 4500° Celsius mais baisse à 1300° Celsius sous la dernière pierre. Sur la dalle de marche, la température varie de 640° à 1200°.
Après des incantations, le prêtre marche sur les pierres en les balayant avec des feuilles de auti sacré. Les volontaires sont ensuite invités à le suivre. Ce rituel a une portée purificatrice et ne peut s’accomplir qu’en respectant quelques règles importantes données par le tahua.


Les samedis 5, 12, 19 et 26 juillet à 16h30 au marae Arahurahu, à Paea
Te Feti’a Avei’a est un spectacle retraçant l’aventure maritime d’une petite communauté à la recherche d’une terre nouvelle. Une histoire écrite par Jean-Claude Teriierooiterai que le groupe O Tahiti E met en chants et danses chaque samedi du mois de juillet au marae Arahurahu.
Te Feti’a Avei’a - que l’on peut traduire par « l’étoile guide » - conte une histoire perpétuelle, celle d’un va’a et de son équipage qui abordent une terre vierge, font souche et trouvent leur équilibre. Mais l’expansion de la communauté pousse les cadets à partir pour créer leur propre univers à leur tour, avec pour seul souvenir palpable de leur terre d’origine le ‘ofa’i faoa, la pierre de fondation.
Ce nouveau spectacle du groupe O Tahiti E s’attache à l’histoire de Pa’oa, fils cadet du ari’i Tutera’i, qui doit quitter l’île après que son frère aîné Te’arunui prenne la tête de la société. Pa’oa et sa petite communauté arriveront à bon port en suivant justement l’étoile guide. « C’est une histoire qui s’est répétée de génération en génération chez le Polynésien », explique Marguerite Lai. « Il arrive un moment – quand il n’y a plus assez de nourriture –, où le cadet doit partir avec d’autres membres de la communauté, pour chercher une nouvelle terre, fonder une nouvelle famille, fonder un nouveau marae, et préparer la future génération. »
Une aventure contée par 200 artistes
Dans le cadre historique du marae Arahurahu à Paea, avec une scène réaménagée à flan de montagne, c’est donc à une grande aventure que vous invitent les 200 artistes participants à l’événement. Une soixantaine de danseuses et danseurs embarqueront dans la préparation du voyage, puis dans le voyage en lui-même. « Il y aura également 100 chanteurs du groupe Pere’aitu qui feront résonner les tarava tahiti, tarava raromata’i, himene ru’au et pata’u, poursuit Marguerite Lai, ainsi qu’une quinzaine de musiciens. Le spectacle durera une heure et demie. Les costumes de la cour royale ont été réalisés par Tavana Hare Salmon. »
Le thème a été écrit par Jean-Claude Teriierooiterai et les décors créés par les élèves du Centre des Métiers d’Art ; le spectacle est mis en œuvre avec le soutien du Conservatoire Artistique de Polynésie française.
Les samedis 5, 12, 19 et 26 juillet à 16h30 au marae Arahurahu, à Paea

 

Pour tout renseignement, billets et horaires pour les manifestations du Heiva 2014: www.heiva.pf

Source Te Fare Tauhiti Nui

 
Le jury
Jury en danse :

Vanina Ehu
Enseignante au Conservatoire Artistique de Polynésie française,
Membre du jury au Hura Tapairu, chorégraphe

Manouche Lehartel – Présidente du jury
Muséologue au musée de Tahiti et des îles depuis 1981,
Présidente de la Fédération tahitienne de ‘ori Tahiti
Chef du groupe Toa Reva, vainqueur en Hura ava tau au Heiva de 1989 puis récompensé à de multiples reprises au Heiva i Tahiti

Hirohiti Tematahotoa
2ème prix meilleur danseur en 1996 avec Ahutoru nui, meilleur couple au Heiva i Tahiti 1999 avec Simone Schnubel. Vainqueur au Heiva en Hura ava tau en 2011.
Son groupe Hanatika remporte les prix suivants au Hura tapairu : 2ème en mehura en 2009, 2ème en aparima et en Hura tapairu en 2010.

Tiare Trompette
Chef du groupe Hei Tahiti, créé en 2004 et vainqueur au Heiva catégorie Hura ava tau en 2005, puis en Hura tau en 2009 et 2013.
Le groupe remporte également au Hura tapairu les prix suivants : 1er prix en Hura tapairu en 2007, 2008 et 2012 ainsi que dans la catégorie Hula en 2007, 2011 et 2012

Jury en chant :

Jean-Pierre Cheung Sen – Vice-président du jury
Chef du groupe Tiona de Pueu, 1er en Tarava Tahiti en 2009 et 2e en Himene Ru’au en 2009

Nitare Taerea
Membre du groupe de chant Taura’a atua en 1986

Fredo Tihoni
Membre du groupe Tamarii Tiona no Pueu, qui remporte le 1er prix en 2009 en Tarava Tahiti puis chef du groupe Tamarii no Papeari depuis 2010, qui remporte le 1er prix en ruau et en Tarava Tahiti cette année là, en 2011 1er prix en Tarava Tahiti et en 2012 2ème prix en Tarava Tahiti

Jury en écriture :
Goenda Reea
Professeur de Tahitien à l’IUFM et enseignante en licence à l’UPF, meilleur auteur au Heiva en 2012, et auteur du thème de Hei Tahiti au Heiva 2013, qui remporte le 1er prix en Hura tau.

Jury en orchestre :
Heremoana Urima
Professeur de percussions et ukulele au Conservatoire
Chef d’orchestre dans plusieurs groupes de danse depuis 1988
De 1991 à 1997 avec Heikura nui meilleur orchestre de création, puis en 2009 avec Hei Tahiti prix du meilleur orchestre de patrimoine et de création.