La recomposition du paysage politique aura-t-elle lieu ?

Bureaux de vote à Trinité, Saint-Esprit, Rivière Pilote et Gros-Morne (samedi 22 avril 2017)
Le bouleversement du paysage politique se poursuit. Une fois acquise l’élection du président, la séquence des législatives vient de s’ouvrir. Quels effets sont attendus en Martinique ?
L’élection du président Emmanuel Macron constitue l’un des éléments de la recomposition du paysage politique à l’échelle nationale. Un mouvement entamé dès l’annonce de sa candidature, en décembre dernier, alors qu’il ne disposait pas de réseau militant ni d’expérience d’élu. Un mouvement qui s’est poursuivi par la disqualification des deux candidats de la droite et de la gauche issus des primaires de leur famille politique. Une dynamique confirmée par l’élection de l’ancien ministre de l’Économie.
 
Autant de signes montrant que le paysage politique français est en plein bouleversement. La dernière étape de cette mutation entre l’ancien monde politique et le nouveau à venir est entamée. Il s’agit des élections législatives. Dans un mois et demi, nous saurons si la majorité parlementaire coïncide avec la majorité présidentielle. Ou, au contraire, si le président élu sera contraint à une cohabitation ou s’il devra affronter une coalition.
 
Une telle recomposition est-elle envisageable à l’échelle du paysage politique martiniquais ? A priori, oui. Les résultats de l’élection présidentielle ont surpris. Au premier tour, les deux candidats sortis en tête, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, ne disposaient localement d’aucune implantation militante ni d’aucun historique électoral. Autre surprise : les 11% obtenus par le Front national.
 
Tout indique que la révolution est en marche, sans jeu de mots. En réalité, tout indique, au contraire, que la recomposition aura lieu à la marge, sans grand bouleversement. La séquence à venir, les législatives, va probablement privilégier les personnalités bien implantées et les formations structurées. Les éventuels candidats mélenchonistes, macronistes et frontistes ne seront pas forcement attendus par les électeurs, ni par les appareils en place.
 
Élire un président est une chose, choisir des députés en est une autre. L’électorat stratège ou volatile l’a montré plus d’une fois. Ceci dit, ici non plus, nous ne sommes pas à l’abri de nouvelles surprises.