Présidentielle : une déflagration attendue aux effets inconnus

Dépouillement du premier tour de la présidentielle à Saint-Pierre (samedi 22 avril 2017)
Implosion ou explosion : en tout cas, la vie politique ne sera plus comme avant, après le premier tour de l’élection présidentielle. Le moment est à la rénovation y compris en Martinique.
La déflagration produite au sein du système politique le 23 avril 2017 s’est propagée jusque chez nous. La plupart des formations politiques ont été débordées, avec des résultats contrastés. La fédération socialiste et le PPM ont été inaudibles, leur candidat, Benoît Hamon, recueillant moins de 10% des voix. Pourtant, la coalition Ensemble Pour une Martinique Nouvelle dirige une quinzaine de communes. EPMN va-t-elle vers une crise de leadership après sa double erreur tactique ? Des explications de gravure se dessinent déjà dans la vaste nébuleuse qu’est devenue la gauche locale.

L’autre famille politique qui devra s’interroger sur son avenir, c’est la fraction de la droite ayant soutenu François Fillon. Depuis qu’elle a compris que la Martinique ne deviendra pas indépendante ni autonome de sitôt, la droite peine à trouver un nouveau projet et une cohérence, tout en ayant réussi à renouveler ses dirigeants.

Est-ce à dire que la gauche et la droite de gouvernement sont devenus obsolètes, ici aussi ? En écho, notons la victoire surprenante pour le Parti communiste et le RDM de Claude Lise de leur candidat, Jean-Luc Mélenchon. Dans le même ordre d’idées, le succès inattendu d’Emmanuel Macron. Arrivés aux deux premières places, aucun d’eux ne disposent d’un réseau militant. Or, ils parviennent à recueillir ensemble plus de la moitié des suffrages.

Ce qui montre, tout d’abord, que le principe énoncé dans la Constitution selon lequel les formations politiques concourent à l’expression de la vie publique est obsolète. Et ensuite, que l’électorat de Martinique est parfaitement intégré à l’électorat français. N’en déplaise aux indépendantistes qui se cachent quand l’heure est grave. Décidément, nous vivons une époque formidable !