Comment aider nos créateurs en ces temps de crise ?

Marcé (au micro), Roro Kaliko (guitare), Charly Labinski (tambour) et André Delahoussaye.
Les milieux culturels, comme tous les autres secteurs de production, souffrent de la crise sanitaire provoquée par le coronavirus. De multiples initiatives peuvent être prises pour soutenir la création artistique.
La crise sanitaire entraîne une crise économique et sociale majeure dont nous mettrons du temps à sortir. C’est à l’échelle de la planète entière que ce cataclysme survient. Les pays riches ont des atouts pour amortir partiellement le choc de l’arrêt ou du ralentissement de la vie sociale. Les pays pauvres risquent de s’enfoncer un peu plus dans la pauvreté.

Rien ne sert de désespérer. Une vérité universelle veut qu’une crise amène un départ vers de nouveaux horizons, la résolution de problèmes anciens ou encore, des modifications profondes de nos comportements habituels. A notre échelle, nous avons qu’après un cyclone majeur, la vie reprend en tenant compte de l’expérience acquise.

La période que nous vivons jusqu’à une date indéterminée nous amènera nécessairement à repenser la production des biens et des richesses. Nous entendons régulièrement des artisans, des commerçants, des agriculteurs, des pêcheurs, des opérateurs du tourisme, qu’ils se réinventent en réorganisant les conditions de production et de commercialisation de leurs produits et services.
 

Des aides publiques bienvenues mais insuffisantes


Loin de se laisser aller ou d’attendre des aides publiques, forcément insuffisantes, en dépit des incontestables efforts financiers gigantesques consentis par l’Etat et nos collectivités locales, nos entrepreneurs résistent. En plus de ces producteurs des secteurs traditionnels, les professionnels de la culture et du spectacle vivent des temps difficiles, voire dramatiques.

Les musiciens, chanteurs et chanteuses ne peuvent plus se produire sur scène. Leurs rares disques se vendent peu. Les plasticiens n’exposent plus et ne peuvent pas montrer leur travail. Les librairies étant fermées, les écrivains ne perçoivent plus leurs droits d’auteur.

Des pistes de solution existent, en plus des soutiens financiers ponctuels. Ainsi, la commande publique pourrait inclure l’achat massif de produits culturels. Les communes, les médiathèques, la Collectivité Territoriale de Martinique, les services de l’Etat, les hôpitaux, les entreprises publiques et semi-publiques pourraient commander des disques, des toiles, des fresques murales, des sculptures et des livres.
 

Multiplier les initiatives publiques et personnelles


S’il le faut, des achats mutualisés d’oeuvres de plasticiens pourraient être effectués par plusieurs communes pour tenir des expositions itinérantes en présence des artistes. Nos élus locaux n’ont jamais hésité à soutenir les artistes. Des concerts sont régulièrement proposés par les communes, générant un chiffre d’affaires conséquent pour nos musiciens. En outre, plusieurs communes disposent de centres culturels où la population peut s’initier aux arts. Nos communes sont donc habituées à aider les artistes.

Hormis la commande publique, rien n’empêche les initiatives privées et personnelles. Si dans chacun de nos 170 000 foyers, nous achetions chaque année au moins un livre et au moins un disque produit par nos créateurs, nous soutiendrons réellement la production culturelle et artistique.