"Le marché mondial de l’éolien a besoin du nickel calédonien", estime Nicolas Mazzucchi, chercheur associé à l’IRIS

Vue du haut d’une éolienne.
Le chiffre d’affaires de l’industrie éolienne double tous les trois ans depuis 2005. En 2014, Le chiffre d’affaires de cette industrie mondiale a été de 70 milliards d'euros. Chaque éolienne contient au moins 600 kg de nickel. Une aubaine pour la production calédonienne.
Selon le rapport Critical Metals in Strategic Energy Technologies publié par la Commission européenne, en 2030, plus de 3 % de la production mondiale de ferronickel sera utilisée pour l’acier inoxydable des éoliennes. Dans la zone Asie-Pacifique, la Chine aura besoin de la Nouvelle-Calédonie. Dès aujourd’hui, Chinois, Allemands et Danois se partagent un énorme marché qui nécessite l’utilisation d’un acier inoxydable de qualité, capable de résister à la corrosion et à l’usure.

Des parcs éoliens, du nickel calédonien

L'énergie éolienne est maintenant utilisée comme source d'énergie dans plus de 70 pays du monde et ce n'est qu'un début. "L’acier inoxydable d'une grande éolienne contient en moyenne 600 kilos de nickel, ce n'est pas rien", souligne Nicolas Mazzucchi, chercheur associé à l’IRIS.
Pour ce spécialiste des questions énergétiques, « le marché mondial des parcs éoliens est une véritable chance pour l'industrie de la Nouvelle-Calédonie ». On estime aujourd’hui les projets mondiaux à plusieurs dizaines de milliers de tours, de pales, de rotors, de vis de fixation. Des pièces en acier inoxydable qui nécessitent déjà les alliages de nickel calédonien des usines SLN et KNS. Or, le marché mondial de l’éolien devrait croître et basculer encore plus vers la région Asie-Pacifique. Le constructeur allemand Siemens précise qu'elle sera équipée, en 2030, de 47 % de la capacité éolienne installée dans le monde alors qu’aujourd’hui elle n’en compte que 34%. Selon une récente étude du cabinet de conseils Global Data, la Chine a doublé tous les ans, entre 2006 et 2011, sa capacité installée d’énergie éolienne. 

Un coup d’œil sur Londres

9.490 dollars la tonne au plus haut, 9.100 à la clotûre… Jeudi, le nickel a testé, sans le franchir, le seuil symbolique des 9.500 dollars. Le métal est porté par la baisse continue des stocks mondiaux, mais il subit aussi les prises de bénéfice des négociants de la City de Londres. Il reste 423.552 tonnes de métal dans les entrepôts mondiaux du LME qui ont vendu 1.668 tonnes de métal pur en 24 heures. Le bureau d’analyse du trader londonien Triland Metals souligne jeudi « un nouvel élan d’achat soutenu pour le nickel qui enregistre sept jours sur neuf de hausse ». A Paris, Eramet progresse de 7,16 % avant la publication de ses résultats du premier trimestre vendredi soir.