Guyane : un bébé se noie dans un accident de pirogue

Vue aérienne au dessus du fleuve Maroni, à l'Ouest de la Guyane
Une enfant a perdu la vie lundi lors du chavirage de la pirogue de sa famille sur le fleuve Maroni, non loin du village amérindien de Taluen. Le corps de l'enfant a été repêché mardi.
Une enfant de moins de deux ans a péri noyée lundi lors du chavirage d'une pirogue familiale sur la rive "française" du Maroni, fleuve frontière entre la Guyane et le Suriname, a-t-on appris mercredi auprès de la gendarmerie.

Les faits se sont produits dans l'ouest de la Guyane, non loin du village amérindien de Taluen. La pirogue est le moyen de déplacement unique voire primordial pour les dix mille habitants vivant le long du Maroni, long de plus de 600 km.
"Le moteur de la pirogue s'est arrêté" au moment de traverser un rapide, "la pirogue a chaviré, la maman qui tenait sa petite-fille l'a lâchée", a expliqué la gendarmerie. Huit personnes étaient à bord.

De même source, "des Brésiliens" présents au même endroit "ont récupéré la famille mais pas le bébé". Le corps de l'enfant a été retrouvé mardi matin lors de recherches menées par la gendarmerie. "Les sauts (rapides, ndlr) présents dans nos fleuves peuvent se montrer intraitables et les traverser s'avère être un exercice périlleux", a expliqué mercredi le président de la collectivité territoriale de Guyane (CTG) Rodolphe Alexandre, présentant ses condoléances.
 

Projets de sécurisation


Ce type d'accident est extrêmement rare. La Guyane est actuellement en saison sèche, ce qui complexifie les déplacements fluviaux notamment avec l'émergence de bloc rocheux.

350 pirogues navigueraient quotidiennement sur le fleuve pour le transport de passagers côté guyanais. Depuis plusieurs années, la direction régionale de l'environnement et de l'aménagement soutient un projet de sécurisation de onze passages dangereux sur la moitié du Maroni. Chiffré en 2013 à 4 Millions d'euros, ces travaux n'ont pas encore réalisés, a constaté une journaliste de l'AFP.

Tous les aménagements du Maroni par la France sont soumis à un accord préalable du Suriname, car plusieurs rapides sont situés sur le territoire surinamais, mais aussi car depuis 1915 une réciprocité prévaut pour les opérations d'aménagement sur ce fleuve-frontière.