Comores : Ajouan toujours sous tension, tirs et explosions dans la médina

L’armée nationale comorienne est toujours aux prises avec les insurgés à Anjouan
La tension est toujours vive ce jeudi entre les forces de sécurité et des opposants retranchés dans la médina de Mutsamudu, capitale de l'île comorienne d'Anjouan. Les habitants font état d'explosions et de tirs sporadiques.
 
"Nous avons entendu de grosses explosions hier soir (mercredi) et aussi pas mal de tirs très tôt ce matin. J'ai recueilli plusieurs témoignages de personnes qui ont préféré fuir leurs logements proches du centre-ville pour se réfugier dans les quartiers ou villages plus calmes - Bandrani, Mirontsi, Hombo", a déclaré à l'AFP, Anaïs Greusard, expatriée française d'une association locale de développement agricole, jointe par téléphone.
 

Des difficultés concentrées dans la médina          

"Les difficultés semblent concentrées au centre-ville, dans la médina et autour, même si le quartier de Pagé n'a plus d'eau, ni d'électricité non plus depuis deux jours. Ici à Hombo (autre quartier), on a juste un peu l'impression d'être coupés du monde", a-t-elle indiqué.
 En revanche, selon elle, "ça circule normalement" aux alentours de l'aéroport, et deux de ses amis "ont pu rejoindre l'aéroport" mercredi.

Une situation "normale" selon un autre habitant, qui a précisé que des vols commerciaux étaient opérés par la compagnie comorienne AB Aviations.

 

Des violences depuis le 15 octobre, 
trois morts selon le Ministère de l'Intérieur

La médina est occupée "par des terroristes, des drogués et des alcooliques armés", a déclaré mercredi le ministre de l'Intérieur, Mohamed Daoudou.
 A ce stade "aucun militaire n'est rentré (...) ni a tiré un seul coup de feu", a-t-il affirmé mais "les forces de l'ordre vont mettre fin à cette situation le plus vite possible".

 

Des opposants, pour certains armés et dont on ignore le nombre, étaient pourtant, selon des habitants, bien présents dans les ruelles de la médina où les premières violences ont éclaté lundi, faisant trois morts, selon un bilan du Ministre de l'Intérieur, non confirmé de manière indépendante.

Ces violences ont éclaté à la suite de vives tensions provoquées par la volonté du chef de l'Etat Azali Assoumani de prolonger son mandat.
Les affrontements ont commencé lorsque des manifestants ont érigé des barrages dans plusieurs rues et autour de Mutsamudu, ville considérée comme un fief de l'opposition, les forces de l'ordre ayant ouvert le feu pour les démanteler.
 
Les autorités accusent le parti Juwa, de l'opposant et ancien président de l'archipel Abdallah Sambi, d'être à l'origine des troubles. Les partis d'opposition réunis en coalition renvoient la responsabilité de la situation au gouvernement.