Nouvelle-Calédonie : la dégringolade de la Chine responsable de la crise du nickel

Ouvriers chinois dans une usine métallurgique.
La dévaluation de la monnaie chinoise affecte le pouvoir d'achat du géant asiatique pour les matières premières, dont le nickel calédonien, libellées en dollars. 
La tonne de nickel, celle de métal pur, a perdu plus de 50 % de sa valeur en moins de 18 mois. Cette réalité industrielle et objective affecte directement le prix des alliages et des minerais calédoniens. Tous les produits du nickel se vendent à perte, dans le sillage tracé par la bourse des métaux de Londres (LME) et les commandes en berne de l'industrie chinoise de l'inox.
 

Une spirale infernale

Le cours du nickel évoluait ce matin à son niveau le plus bas depuis 16 ans, plombé par la chute générale des matières premières et les craintes pour l'économie chinoise, forte consommatrice de ferronickel dont la Nouvelle-Calédonie est un exportateur mondial. Lundi, l'indice Bloomberg des matières premières, a atteint son plus bas niveau depuis août 1999. En août 2010, la tonne de nickel valait 30.000 dollars contre moins de 10.000 dollars en ce début de semaine. La chute est vertigineuse, elle entraîne les valeurs minières ou industrielles comme Glencore, Vale, Aperam et Eramet.
 

Tourmente spéculative

La dégringolade des matières premières s'explique par le pessimisme envers la Chine, dont les marchés d'actions sont en déroute. Un vent de panique se lève. Il atteint les producteurs de minerai tout comme les métallurgistes calédoniens du nickel dont les pertes se creusent chaque jour un peu plus. Le conflit des mineurs et des rouleurs en Nouvelle-Calédonie découle d'abord de cette triste réalité : produire du nickel aujourd'hui, c'est produire à perte.
Le nickel s'est effondré en raison des préoccupations accrues concernant la faiblesse de la demande de la Chine, premier consommateur mondial. Mais aussi par des stocks de métal qui représentent en volume près de dix ans de la production calédonienne de nickel.
 

Quand le dollar est fort le nickel est faible

Les inquiétudes ont fait place à un début de panique lorsque la Chine a dévalué le yuan il y a deux semaines, une initiative interprétée comme un signe de repli de la "première usine du monde". La dévaluation de la monnaie chinoise affecte le pouvoir d'achat du géant asiatique pour les matières premières, dont le nickel calédonien, libellées en dollars.