La conjoncture économique des Outre-mer meilleure en 2014 qu'en 2013

La conjoncture économique dans les départements et collectivités d'outre-mer a été "plus positive" en 2014 qu'en 2013 et l'année 2015 permet d'être "raisonnablement optimiste", selon les dirigeants de l'Institut d'émission d'outre-mer (IEOM/IEDOM).
"La conjoncture est plus positive en 2014 qu'en 2013", estime Nicolas de Sèze, directeur général de l'IEDOM (Institut d'Emission des Départements d'Outre-Mer), notant un "redressement" du climat des affaires, basé sur une enquête auprès d'un millier de chefs d'entreprise.

 

Des situations contrastées

Cette évolution est évidemment contrastée selon les territoires: Guadeloupe et Martinique peinent à confirmer le redressement de 2013, la Guyane s'est dégradée toute l'année en raison d'une forte chute d'activité du BTP, La Réunion a rapidement progressé au premier semestre avant de se replier légèrement, Mayotte reste "volatile", alors que la Polynésie décline et que la Nouvelle-Calédonie a été en hausse toute l'année.
 

Inflation contenue

"L'inflation a reculé ce qui est synonyme de gain de pouvoir d'achat et du coup la consommation des ménages est mieux orientée", a souligné Nicolas de Sèze. En 2014 la baisse mondiale des prix de l'énergie a convergé avec des mesures prises par le gouvernement pour réguler les prix. Ainsi, l'inflation a été contenue entre 0,2% à La Réunion et 0,9% à Mayotte, proche du niveau national (0,5%). "Mais il y a toujours des bémols: le marché de l'emploi reste toujours dégradé avec des taux de chômage entre 20 et 30%, structurellement plus élevé qu'en métropole", a souligné Nicolas de Sèze même si "la hausse du chômage s'est ralentie". Sans compter que le chômage des jeunes peut atteindre jusqu'à 60%.
 
 

L'inflexion réunionnaise

Une "inflexion" est ressentie à La Réunion, portée par "le chantier de la nouvelle route du littoral et une embellie du BTP" tandis qu'à la Martinique elle s'explique par des actifs "qui n'hésitent plus à migrer pour aller chercher du travail ailleurs", a expliqué Thierry Latreille, responsable d'études. Dans ce contexte, la reprise de l'investissement est fragile avec toutefois une hausse des crédits d'investissement. "Dans l'ensemble des outre-mer, il y a une
vision plus confiante de l'avenir : les chefs d'entreprises ont estimé qu'il était temps de renouveler du matériel après des années d'attentisme", a fait valoir Philippe La Cognata, directeur de l'IEOM/IEDOM.

Enfin, l'épargne collectée est "dynamique" dans les DOM comme dans les COM. "Dès que la visibilité sera meilleure, les entreprises auront des liquidités pour investir", a estimé Philippe La Cognata. "Nous sommes raisonnablement optimiste pour 2015", a-t-il conclu.
 
Le tourisme affinitaire
L'IEDOM dresse dans son rapport annuel un état des lieux du tourisme dans les Départements d'Outre-mer. Ce secteur du tourisme concentre 9% des effectifs salariés malgré une baisse de la fréquentation touristique depuis dix ans. Parmi les touristes qui visitent les Départements d’outre-mer, plus de 80% viennent de l'hexagone. Il s’agit pour la plupart de tourisme affinitaire, qui vient en vacances à la rencontre de la famille ou des amis et qui se rend donc peu dans les hôtels.