Vendée Globe : le Néo-zélandais Conrad Colman est presque au bout de son calvaire !

A l'aide d'un drone, Conrad Colman a envoyé ce cliché de son bateau naviguant sous gréement de fortune
Après avoir dématé il y a dix jours, le Néo-Zélandais est en passe de réussir son pari fou : boucler son Vendée Globe sous gréement de fortune. "J'ai l'impression de traverser l'autoroute à quatre pattes", explique avec humour celui qui est très justement surnommé #CrazyKiwi sur les réseaux sociaux.
Conrad Colman, le seul concurrent néo-zélandais du Vendée Globe, se souviendra longtemps de ce maudit 10 février. Alors qu'il naviguait au large du Portugal à 739 milles nautiques (environ 1.400 kilomètres) de la ligne d'arrivée, son monocoque a démâté dans des vents de 30-35 noeuds (55-60 km/h).



Ne pas renoncer à son rêve

Dans l'urgence, il a du se débarasser de l'ensemble de son gréément, à l'exception de la bôme, très endommagée. Mais il n'a pas demandé assistance, bien décidé, malgré l'évidence, à ne pas renoncer à son rêve : boucler coute que coute ce tour du monde.

Un gréément de fortune 

Après cinq jours éreintants de bricolage sur son bateau, Conrad Colman a réussi à établir un gréément de fortune en dressant la bôme - réparée - à la verticale. Un bout de grand-voile, sauvé du dématage, permet au monocoque d'avancer à 3 ou 4 noeuds de moyenne, 5 fois moins vite que la vitesse normale pour ce type de bateau.


Malgré son bricolage ingénieux, Conrad Colman, joint par les organisateurs, explique avec humour :

J'ai l'impression de traverser l'autoroute à quatre pattes".







Pénurie de nourritures et d'énergie

De fait, comme il le raconte sur son blog, après plus de 108 jours de course, le "Crazy Kiwi", qui n'arrivera pas aux Sables d'Olonne avant vendredi 24 ou samedi 25 février, est dans une situation délicate : il n'a presque plus de nourriture à bord. Il doit se contenter de quelques soupes, de rations de survie et de graines germées... Pire, il n'a presque plus d'énergie à bord, ne pouvant plus recharger convenablement ses batteries.  


 
L'important c'est de boucler la boucle

Dans quelle position arrivera le "crazy Kiwi" ? Il est pour l'instant 14ème. Mais certains des quatre marins encore en course derrière lui devraient rallier les côtes vendéennes avant lui. Peu importe. au delà du classement, c'est le courage de Conrad Colman qui sera certainement salué par des milliers de spectateurs dans quelques jours à son arrivée dans le chenal des Sables d'olonne.

Des exploits hors norme

C'est ce type d'exploit hors norme qui a fait la légende du Vendée globe au fil des éditions. On se souvient par exemple d'Yves Parlier qui avait lui aussi dématé dans l'édition 2000-2001 et avait finalement réussi à boucler son tour du monde, suscitant l'admiration de tous.    

Une maison hypothéquée 

Comme il l'expliquait après son dématage, l'important pour Conrad Colman est aussi de ramener son bateau à bon port pour des raisons extra-sportives. Afin de pouvoir disputer ce Vendée Globe, il a dû hypothéquer sa maison.


Enorme soutien sur les réseaux sociaux

Le #CrazyKiwi a reçu énormément de soutien après son dématage, via les réseaux sociaux. 


 


 


 

Quelques jours avant son dématage, il avait posté une vidéo dans laquelle il expliquait se sentir totalement seul au monde après trois mois de mer... 

 

Qui est Conrad Colman ?
Âgé de 33 ans, Conrad Colman, natif d'Auckland en Nouvelle-Zélande, dispute son premier Vendée Globe. Mais c'est un marin expérimenté qui a déjà bouclé un tour du monde en course (en double, avec le Hongrois Nandor Fa) dans la Barcelona World Race en 2015. 

Installé depuis 2008 à Lorient, en Bretagne, Conrad Colman a participé à la Mini-transat en 2009 et à la Route du Rhum en 2010 et 2014 sur des Class 40. Lors de sa première participation à la course, en 2010, il est arrivé 28ème à Pointe-à-Pitre.

Son objectif ultime était de prendre part au Vendée Globe. S'il a eu du mal à boucler son budget pour cette première participation, il espére bien pouvoir jouer les premiers roles dans quatre ans. Et si la notoriété acquise avec cette mésaventure l'y aidait ?